L’école ne fabrique pas seulement des acteurs sociaux, elle participe aussi à la formation de sujets capables de construire leur expérience. - Le lycéen est animé par deux grands soucis. Dans le domaine scolaire proprement dit, l’affirmation d’un projet scolaire exige une maîtrise croissante des stratégies scolaires. Dans le domaine de la « vie personnelle » il y a la quête des relations pleines, où la subjectivité puisse s’exprimer librement et sans peur. - La définition sociale du sujet n’est pas autre chose que la volonté de construire des expériences où s’accordent des intérêts individuels bien compris avec des principes moraux bien tempérés. - L’échec scolaire est bien autre chose que le simple ratage d’une entreprise et d’un projet, c’est un verdict qui appelle une réorganisation de la perception de soi. L’échec scolaire est personnel et casse les groupes de pairs. Dans tous les cas, l’échec finit par envahir la totalité de la vie du lycéen. Il se découvre différent des autres, toujours sous leur regard, parfois même transparent devant l’institution. - Le redoublement signale aux yeux de tous ce qu’on savait déjà : on n’est pas comme les autres, il rend visible une fracture. Désormais, on porte en soi une expérience qui sépare et isole. - Le sentiment de honte est renforcé par une culpabilité profonde, d’autant plus intense que les parents laissent aux lycéens la responsabilité absolue de leurs parcours. Les inquiétudes envers l’avenir se conjuguent au sentiment d’échec et finissent par engendrer une obsession. - Dans la compétition, les inégalités relèvent donc du travail librement engagé et non pas des qualités de la personne. L’échec ne serait donc pas une fatalité personnelle, mais le résultat d’un manque de travail ou de mauvaises techniques de travail.
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