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Fille de la douleur, harmonie ! harmonie !
Langue que pour l'amour inventa le génie !
Qui nous vins d'Italie, et qui lui vins des cieux ! Douce langue du cœur, la seule où la pensée,
Cette vierge craintive et d'une ombre offensée, Passe en gardant son voile et sans craindre les yeux ! Qui sait ce qu'un enfant peut entendre et peut dire Dans tes soupirs divins, nés de l'air qu'il respire, Tristes comme son cœur et doux comme sa voix ? On surprend un regard, une larme qui coule ;
Le reste est un mystère ignoré de la foule,
Comme celui des flots, de la nuit et des bois !
- Nous étions seuls, pensifs ; je regardais Lucie. L'écho de sa romance en nous semblait frémir. Elle appuya sur moi sa tête appesantie.
Sentais-tu dans ton cœur Desdemona gémir, Pauvre enfant ? Tu pleurais ; sur ta bouche adorée Tu laissas tristement mes lèvres se poser,
Et ce fut ta douleur qui reçut mon baiser.
Telle je t'embrassai, froide et décolorée,
Telle, deux mois après, tu fus mise au tombeau ; Telle, ô ma chaste fleur ! tu t'es évanouie.
Ta mort fut un sourire aussi doux que ta vie,
Et tu fus rapportée à Dieu dans ton berceau.
Doux mystère du toit que l'innocence habite, Chansons, rêves d'amour, rires, propos d'enfant,
Et toi, charme inconnu dont rien ne se défend,
Qui fis hésiter Faust au seuil de Marguerite, Candeur des premiers jours, qu'êtes-vous devenus ? [...]
(Alfred de Musset, « Lucie, élégie », Poésies nouvelles)
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