La SNCF réfléchit à une possible suppression des wagons réservés aux fumeurs dans ses TGV et expérimentera une première ligne entièrement réservée aux non-fumeurs à partir de cet été. La compagnie invoque l'évolution des comportements: «Le nombre de réservations fumeurs diminue chaque année de 2 à 3% depuis six ans, explique-t-on à la SNCF. Par ailleurs, les usagers sont toujours plus exigeants en matière de confort. Nous constatons que certains fumeurs délaissent leurs compartiments et ne s'y rendent plus que pour griller leur cigarette. Ces wagons se transforment alors en véritables fumoirs. De fait, notre offre de places fumeurs est supérieure à la demande.» Une enquête de septembre 2001 révèle ainsi que, sur le TGV Atlantique, les réservations fumeurs ont occupé 11% des places, alors que 16% étaient prévues à cet effet. La société se défend pourtant d'être motivée par le seul impératif commercial. Reste que, après une année 2001 exceptionnelle, le réseau TGV est victime de son succès et souffre d'un relatif problème de sous-capacité. Lorsque les dernières places disponibles sont en wagons fumeurs, les non-fumeurs doivent s'en accommoder ou renoncer au trajet. Après les compagnies aériennes, sera-t-il bientôt impossible de «pétuner» dans les TGV? C'est déjà le cas des trains Eurostar depuis octobre 2001. La Confrérie de Jean Nicot regrette cette évolution. Créée en 1961, elle rassemble plus d'un millier d'amateurs de tabac. «C'est une question de tolérance: le problème sera aigu pour les trajets longs», explique un responsable. Et la confrérie de citer sa «charte du tabac»: «Celui qui n'en use pas a droit à sa liberté, mais l'amateur a aussi droit à la sienne.»
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