Dien Bien Phu serait, selon l’expression convenue des militaires de l’époque, une« cuvette ». Pourtant, l’impression est tout autre lorsqu’on atterrit sur la piste, désormais en « dur », que les Français avaient aménagée. L’endroit est plutôt une grande baignoire, certes entourée de montagnes et de collines, mais qui forme les contours d’une large vallée.
VÉTÉRANS MÉCONTENTS
Deuxième impression : Dien Bien Phu est une ville d’une centaine de milliers d’habitants, assez disgracieuse, avec des maisons faites de bric et de broc, colorées, aux architectures plus ou moins kitsch, alignées le long des quelques grandes rues qui la traversent. Un chef-lieu de province où rien ne rappelle à première vue la vallée des années 1950, faiblement peuplée à l’époque par la minorité ethnique des Tai. Quand on marche dans les rues, on ne voit plus ces fameux mamelons qui pointent dans la plaine et formaient une corolle de « points d’appui » destinés à « couvrir » le camp et que les militaires français avaient fortifiés et baptisés de noms de femmes : Eliane, Béatrice, Gabrielle, Huguette, etc. La vue d’ensemble est désormais masquée par l’urbanisation. A Hanoï, des vétérans de la bataille nous ont confié être mécontents de cette évolution. Ils auraient voulu que Dien Bien Phu reste en l’état, un lieu de mémoire et le musée vivant de l’une des plus grandes victoires de leur histoire moderne…
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