À la mort de Voltaire, son corps avait été, selon sa volonté, autopsié. Le marquis de Villette s’était approprié le cœur, l'apothicaire ayant procédé à l'embaumement, M. Mitouard, avait obtenu de garder le cerveau. Villette, ayant fait l'acquisition de Ferney, décida de faire de la chambre de l’écrivain un sanctuaire. Il y dressa un petit mausolée abritant un coffret de vermeil contenant la relique. Une plaque indiquait en lettres d’or : « Son esprit est partout et son cœur est ici ». Quand il dut vendre Ferney en 1785, le marquis rapporta le cœur rue de Beaune à Paris. Il échut à son héritier, qui était devenu sous la Restauration un royaliste ultra et qui légua, à sa mort en 1859, tous ses biens au comte de Chambord. D’autres héritiers des Villette, en pleine querelle testamentaire, tentèrent alors de s’opposer à ce que le cœur du philosophe devint la propriété du prétendant légitime au trône de France. Ils perdirent leur procès en première instance et en appel, mais l’emportèrent en cassation. Ils décidèrent d’en faire don en 1864 à l’empereur Napoléon III. Le cœur de Voltaire fut déposé à la Bibliothèque nationale dans le socle du plâtre original du « Voltaire assis » de Jean-Antoine Houdon où l’on peut lire l’inscription : « Cœur de Voltaire donné par les héritiers du marquis de Villette ». Cette cérémonie de remise du 16 décembre 1864 se fit en présence de Victor Duruy, ministre de l'Instruction, qui déclara le cœur de Voltaire bien national147. Le cerveau de Voltaire fut exposé dans l'officine de Mitouart pendant plusieurs années. Son fils voulut en faire don en 1799 à la Bibliothèque nationale. Le Directoire refusa. De nouvelles propositions furent faites en 1830 et 1858, suivies de nouveaux refus. Il échoua en 1924 à la Comédie française (il aurait été cédé par une descendante des Mitouart contre deux fauteuils d’orchestre148) et fut placé dans le socle d'une autre statue de Houdon où il se trouve encore149.On qualifia Voltaire de « franc-maçon sans tablier », car il s'était tenu à l'écart de cette confrérie bien qu'il eût des conceptions voisines. En 1778 il accepta pourtant d'entrer dans la loge des Neuf Sœurs (que fréquentait aussi Benjamin Franklin). On le dispensa vu son âge des habituelles épreuves ainsi que du rite du bandeau sur les yeux, celui-ci semblant déplacé sur un homme qui avait été considéré par beaucoup comme l'un des plus clairvoyants de son époque. Il revêtit à cette unique occasion le tablier de Claude-Adrien Helvétius, qu'il embrassa avec respect. Les honneurs funèbres lui furent rendus en loge le 28 novembre de cette même année150,151.Il est courant d'entendre que Voltaire disait à propos de Marivaux et d'autres : « Grands compositeurs de rien, pesant gravement des œufs de mouche dans des balances de toiles d'araignées ». Or, s'il est exact que cette expression se rencontre effectivement chez Voltaire, elle ne vise nullement Marivaux. On la trouve dans sa lettre du 27 avril 1761 à l'abbé Trublet où il écrit : « Je me souviens que mes rivaux et moi, quand j'étais à Paris, nous étions tous fort peu de chose, de pauvres écoliers du siècle de Louis XIV, les uns en vers, les autres en prose, quelques-uns moitié prose, moitié vers, du nombre desquels j'avais l'honneur d'être ; infatigables auteurs de pièces médiocres, grands compositeurs de riens, pesant gravement des œufs de mouche dans des balances de toile d'araignée. » Quant au nom de l'auteur du Jeu de l'amour et du hasard, il ne se trouve pas une seule fois dans la lettre.Voltaire a la réputation d'avoir été un grand amateur de café, et il fréquentait souvent le Procope. Il aurait eu l'habitude de consommer entre 40 et 72 tasses par jour152,153.
Le billet de banque 10 francs Voltaire a été émis en janvier 1964.
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