Si la voiture individuelle jouit d’une représentation sociale aussi positive, c’est qu’elle permet à chacun de ses usagers d’avoir le sentiment de maîtriser ses déplacements quotidiens de bout en bout, s’affranchissant des contraintes des transports collectifs, comme les contraintes de lignes, d’horaires ou de promiscuité. A la fois vecteur d’autonomie et de liberté, la voiture incarne le triomphe des valeurs individuelle au détriment des valeurs collectives. Elle est aujourd’hui adoptée par toutes les classes sociale et est considérée comme l’une des clés d’une intégration réussie dans une société où la mobilité sous toutes ses formes (résidentielle, sociale, physique) est synonyme de vitalité. L’automobile, devenue l’axe structurant de la mobilité urbaine, a fait des transports en commun un service d’appoint destiné en priorité aux personnes ne possédant pas de véhicule. Pourtant, posséder une automobile n’est pas toujours un signe d’émancipation. Être libre dans ses déplacements quotidiens, c’est avant tout avoir le choix parmi différents modes de transports en fonction de ses besoins. Comme il existe des individus captifs des transports en commun, il existe également des personnes dépendantes de leur automobile, qui ne pourrait tout simplement pas vivre sans.Ces individus posent moins de problèmes à la société dans la mesure, où ils n’ont a priori pas besoin de service de transports public, dont le coût est très élevé pour la collectivité. L’usage exclusif de la voiture peut être l’expression d’un mode de vie faisant le choix d’une mobilité individuelle et plus libre, mais il peut aussi être la conséquence d’une absence d’alternative, la voiture s’imposant alors comme un choix par défaut.Les envolées et les fortes fluctuations des prix des carburants n’ont pas entraîné une diminution du nombre de véhicules, ni une diminution de l’usage des transports motorisés. Trois quarts des ménages possèdent au moins une voiture, et près d’un ménage sur trois possède au moins deux voitures. Si le taux de motorisation par ménage se stabilise, le taux de bimotorisation croît fortement. On ne peut donc pas prévoir une diminution de l’usage de l’automobile sur le court terme, par contre on commence à observer un début de changement dans les comportements. L’automobile devient en effet un mode de transports de plus en plus collectif comme l’illustre le développement du covoiturage , même si aujourd’hui encore, plus de 6 voitures sur 10 circulent avec pour seul passager le conducteur.Comment expliquer cette dépendance ?L’étude de la dépendance à l’automobile s’intéresse à la fois à la nature des territoires et aux habitudes des usagers. Dans les deux cas, on remarque que l’usage systématique de la voiture est loin d’avoir pour seule conséquence la recherche d’une mobilité individuelle et libérée. L’usage exclusif de certains modes de transports montre qu’il existe une réelle captivité, issues des contraintes quotidiennes.Territoires et dépendance automobileLa dépendance automobile est la plus visible parmi les habitants des territoires ruraux et périurbains, milieux généralement peu denses et où les transports en commun sont rares.Le taux de motorisation par ménage y est en moyenne 20 points supérieurs que dans les centres-villes. En grande couronne parisienne, on compte une voitures pour deux habitants, contre trois pour dix à Paris.Ces différences d’usage sont la conséquence de deux conceptions différentes de l’accessibilité urbaine, l’une fondée sur la densité et l’autre sur la vitesse. Dans les deux cas, densité et vitesse permettent d’améliorer l’accessibilité.En centre-ville, la densité peut être comprise comme le nombre de destinations accessibles sur une surface donnée. Plus une ville est dense, plus le nombre d’interactions sociales en face-à-f
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