Après plus de cinq mois de guérilla contre le projet de rachat par Michael Dell du groupe informatique que ce dernier avait fondé en 1984, l'actionnaire activiste américain Carl Icahn a finalement lâché sa proie.Dans une lettre envoyée aux actionnaires de Dell, il a annoncé, lundi 9 septembre, qu'il renonçait à faire échouer la proposition initiée par M. Dell.
Celui-ci s'est associé au fonds d'investissement Silver Lake afin de proposer 24,75 milliards de dollars (18,67 milliards d'euros) aux détenteurs du capital de l'entreprise pour la retirer de la cote. Ce prix était jugé insuffisant par M. Icahn, qui détient 8,9 % du groupe.
Le milliardaire n'a pourtant pas changé d'avis sur la question de la valorisation du groupe d'Austin (Texas), mais il a tiré la conclusion qu'il lui serait "presque impossible de gagner la bataille du 12 septembre", écrit-il dans sa lettre. Une assemblée générale doit en effet se tenir à cette date pour voter sur le projet de M. Dell.
La partie s'est jouée au cœur de l'été, début août, lorsqu'en contrepartie d'une légère revalorisation de son offre de 350 millions de dollars, le fondateur de Dell a obtenu de la part d'un comité ad hoc, chargé de veiller aux intérêts de l'entreprise, de substantiels aménagements des règles d'approbation des actionnaires.
Désormais, les abstentions ne s'additionnent plus aux "non", et, surtout, la date de référence pour la détention des titres a été repoussée du 3 juin au 13 août, ce qui a compliqué la tâche de M. Icahn.
Enfin, la date de l'assemblée générale des actionnaires a été repoussée à plusieurs reprises. Ce report, selon M. Icahn, aurait fait retomber la pression sur Michael Dell et Silver Lake, leur permettant ainsi de ne plus être contraint à relever leur offre. Le milliardaire a ironisé sur ce changement de calendrier, comparant M. Dell à un "dictateur", prompt à changer la date des élections pour l'emporter.
Le conseil d'administration en a pris lui aussi pour son grade. M. Icahn estime que son attitude lui rappelait la dernière réplique du film Autant en emporte le vent, lorsque Scarlett O'Hara demande à Rhett Butler ce qu'elle va devenir et que ce dernier lui répond, "c'est le cadet de mes soucis", laissant entendre que le conseil ne se préoccupait pas beaucoup des intérêts des actionnaires.
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