D'avion, toutes les villes semblent belles : la laideur se noie dans un océan de lumières. Mais, lorsqu'on regarde d'en bas, les mêmes choses apparaissent sous un angle totalement différent : les taudis, les décharges, les enfants qui font leurs besoins dans la rue viennent semer le doute dans l'esprit. On se demande alors si l'Inde, malgré son spectaculaire développement économique, a vraiment fait des progrès.Il est vrai que nos concitoyens sont de plus en plus prospères. Les ménages qui appartenaient jadis à la catégorie des "faibles revenus" sont passés à celle des "moyens-bas", et les "moyens-bas" à celle des "moyens". Pas moins de 28 % des ménages font maintenant partie des classes moyennes. Cela représente 52 millions de foyers, soit 250 millions de personnes, qui ont un revenu mensuel de 7 500 roupies [environ 150 euros] ou plus. Il est indéniable que cette tranche de la population s'en sort bien. Elle consomme plus et aspire à avoir toujours davantage. Elle est instruite, entreprenante, et elle est prête à prendre des risques. On y trouve, entre autres, des ingénieurs, des dirigeants d'entreprise, des banquiers, des experts-comptables, et certains tentent même de se lancer à la conquête des marchés mondiaux. Mais revenons à l'Inde d'en bas. Les plus pauvres ne mangent pas deux vrais repas par jour. Ils vivent souvent dans une hutte ou une cabane. Leurs enfants ne vont pas à l'école ou n'y passent pas plus de quelques années. Leurs compétences se limitent aux travaux manuels. Lorsque l'adversité les frappe, sous la forme d'une sécheresse prolongée ou de dettes qui s'amoncellent, ils se suicident, parfois par centaines, comme ce fut le cas récemment dans l'Andhra Pradesh [des centaines de paysans se sont suicidés dans cet Etat du sud du pays en 2003
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