• Cas du soja transgénique
Le flux de gènes dans les champs de soja (OGM ou non OGM) est très limité car le soja cultivé se reproduit généralement par autofécondation. De plus, on ne trouve pas de soja sauvage en sol canadien ou aux États-Unis. Donc la probabilité de transfert de gènes est très faible (21).
Mais si un tel transfert se produisait, les différentes formes d’un gène de l’espèce sauvage seraient peu à peu remplacées par celles de l’espèce transgénique, par un processus appelé « érosion génétique ».
• Cas du colza transgénique
Le risque de dispersion des gènes est élevé pour plusieurs raisons (22) :
∙ Le colza transgénique s’apparente sexuellement à de nombreuses espèces sauvages
∙ Les gènes peuvent être propagés, soit par les graines de colza, soit par le pollen transporté par le vent ou par les insectes
∙ Le pollen peut se déplacer sur une distance d’au moins 4 kilomètres
∙ Le pollen reste viable longtemps
Une équipe de chercheurs américains a réalisé des prélèvements de colza sur une centaine de sites le long d’une route du Dakota du Nord, séparés d’une distance de 8 kilomètres, loin des cultures d’où elles semblent provenir (23).
Parmi les colzas transgéniques retrouvés, les chercheurs ont pu identifier des colzas exprimant des protéines de résistance aux herbicides (glyphosate ou gluphosinate) et même une combinaison des deux gènes codants (glyphosate et gluphosinate) qui n'a pas été créée en laboratoire, indiquant que le transfert des gènes a eu lieu dans la nature.
• Recours aux produits chimiques comme les pesticides
Un pesticide (insecticide, fongicide, herbicide, parasiticide) est une substance répandue sur une culture pour lutter contre des organismes nuisibles (insecte ravageur, champignon, adventice, vers parasite).
Outre leur pouvoir biocide, les pesticides ont un impact sur l’environnement :
∙ les résidus de pesticides pourraient poser des problèmes de santé,
∙ les pesticides font dégrader la microflore et la biodiversité des sols,
∙ les pesticides polluent les eaux de surface.
L'épandage de pesticides sur les surfaces cultivées est une technique dont l’intensité peut être modifiée par la culture de plantes transgéniques.
Le National Center for Food & Agricultural Policy, organisation privée basée à Washington, a publié en 2002 un rapport sur l'impact de l'utilisation de graines transgéniques dans les Etats du Kansas et du Missouri (24). Dans le Kansa, les variétés de maïs, de soja et de tournesol transgéniques ont entraîné une réduction de 900 tonnes des pesticides utilisés. Dans le Missouri, l'agriculture de pommes, de maïs, de coton, de riz et de soja transgéniques a entraîné une réduction de 1 750 tonnes de pesticides par an.
Cependant, Soil Association, association de promotion de l’agriculture biologique, a conclu dans une étude que six années de cultures transgéniques aux USA et au Canada ont mené à un épandage massif d’herbicides, dont l’atrazine, herbicide toxique dont l’usage est censé être rendu inutile par les plantes génétiquement modifiées (25).
Dans l’ensemble des pays qui ont cultivé, entre 1996 et 2009, du soja OGM résistant à un herbicide, à savoir les États-Unis, le Canada, le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, l’Uruguay, la Bolivie, la Roumanie et l’Afrique du Sud, l’impact net sur l’utilisation d’herbicide associé à l’impact environnemental a été (26) :
∙ l’épandage d’herbicides a diminué de 2.2% pour atteindre 40.8 millions de kg
∙ l’impact environnemental, mesuré par l'indicateur Environmental Impact Quotient, a diminué de 16%
Outre la diminution du nombre d’applications d’herbicide, les plantes résistantes aux pesticides permet l’utilisation de pesticides moins toxiques. Par exemple, le glyphosate serait au moins trois fois moins toxique et persisterait dans le sol près de deux fois moins longtemps que les herbicides appliqués sur les cultures traditionnelles(27).
• Résistances adaptatives
Cas de la chrysomèle des racines du maïs
Les biologistes américains ont identifié des populations de chrysomèle, insecte-cible du maïs Bt, qui présentent une résistance significativement élevée à la toxine Cry3Bb1 (34) lors des bio-essais conduits au laboratoire. Cette observation a été constatée sur des parcelles où les semences transgéniques ont été utilisées au moins trois années de suite.
Pour ralentir l’apparition d’une telle résistance, l’Agence américaine pour la protection de l’environnement, avait fortement recommandé aux agriculteurs de conserver 20% de la surface cultivée en maïs traditionnel (culture refuge). Ceci permet le maintien d’une population d’insectes sensibles à la toxine où viennent se « diluer », par brassage génétique, les insectes résistants sélectionnés dans les zones transgéniques.
Ce développement s’explique par :
∙ 25% des agriculteurs en 2008, ne suivaient pas ces recommandations
∙ arrêt de rotation des cultures, qui pérennise les populations d'insectes
∙ la résistance apparue semble être portée par un gène dominant, donc une seule copie suffit pour qu’elle s’exprime
Cas de l’Helicoverpa zea
Un article publié par Nature Biotechnology a rapporté que des larves du Helicoverpa zea, contre lesquelles le coton transgénique produit un insecticide d’origine bactérienne (Bacillus thuringiensis), viennent de développer une résistance à cette toxine.
Par la force de la sélection naturelle, certaines chenilles arrivent à supporter sans dommage des doses de toxine (Cry1Ac) de 500 fois plus importantes que celles tuant ces insectes, dans les mêmes parcelles non-Bt(28).
đang được dịch, vui lòng đợi..