Revenons cependant à notre idée initiale, puisque ce qui frappe surtout dans la pièce Catastrophe, c’est ce corps explicitement manipulé par l’autorité du metteur en scène. Il est travaillé en détail, de la tête jusqu’aux orteils. Et bien entendu, le regard posé sur le Protagoniste est chaque fois hiérarchisé. Les regards de M (metteur en scène), de A (assistante), de L (éclairagiste) sontdifférents en intensité, en audace et en disponibilité. Le metteur en scène jette le regard le plus abusif, imposant et autoritaire, l’assistante un regard d’accompagnement, c’est-à-dire qu’elle regarde seulement ce que le M lui indique et l’éclairagiste un regard général, indifférent : il regarde depuis l’extérieur de la scène. M est à la recherche d’uneanatomie politique qui va « faire un malheur » (p. 80), d’après sa formule populaire ou populiste.
La sanction normalisatrice est imposée par le blanchissement du corps et l’interdiction de montrer le visage, capable d’apporter une possible individualisation, de créer des liens d’empathie plus intimes avec le public. Le placement précis du corps sur un cube noir à 40cm de haut sert à l’économie et à l’efficacité du mouvement. Par excès de perfectionnisme et de discipline, on demande au Protagoniste de ne pas bouger du tout. Les moyens d’un bon dressement corporel, suivant, dirait-on, les consignes propres à Michel Foucault, sont exécutés donc à merveille. L’articulation corps-objet est réussie et c’est pour cela que le metteur en scène déclare avec fierté : « On la tient notre catastrophe » (p. 80).
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