Au sens économique usuel, le travail est l'activité rémunérée qui permet la production de biens et services. Avec le capital, c'est un facteur de production de l' économie . Il est essentiellement fourni par desemployés en échange d'un salaire. Le processus d'entrée et de sortie de l' emploi se fait par le marché du travail .Son étude économique est faite par l' économie du travail , son étude sociologique correspond à lasociologie du travail , et son cadre juridique est le droit du travail .ÉtymologieSous l' Antiquité , le terme bas latintrepalium (attesté en 582) est une déformation de tripalium, un instrument formé de trois pieux, deux verticaux et un placé en transversale, auquel on attachait les animaux pour les ferrer ou les soigner, ou les esclaves pour les punir.Apparu au XII e siècle , selon Alain Rey[1] , le mot « travail » est undéverbal de « travailler » , issu du latin populaire « tripaliare », signifiant « tourmenter, torturer avec letrepalium ». Au XII e siècle , le mot désigne aussi un tourment (psychologique) ou une souffrance physique (le travail d' accouchement ).Il existe aussi le verbe latin tribulare « presser avec la herse, écraser (le blé) », au fig. en lat. chrét. « tourmenter ; torturer l'âme pour éprouver sa foi » [2] . Du cange relate le mot tribulagium qui désigne une corvée due au seigneur consistant à écraser le blé pour faire de la farine où à broyer des pommes pour faire du cidre. Le mot vient du mot latintribulum qui est une herse destinée à cet effet[3] .Autre hypothèse avancée pour expliquer l'évolution du mot travail vers son sens moderne :Le monachisme et lechristianisme , très influents au hautMoyen Âge , auraient grandement participé à diffuser une représentation du travail actif, vu cependant comme une conséquence du péché originel. Ainsi les règles édictées par saint Benoît destinées à régler la vie des moines bénédictins. Elles reposent sur trois activités - piliers, dont uneactivité manuelle effectuée en commun.Cette activité - dénommée travail - est destinée à la fois à œuvrer pour permettre la subsistance de la communauté, pour développer le bien commun (par exemple : réaliser des défrichages), mais aussi pourexpier le péché originel. L'expression « un travail de bénédictin » passée dans le vocabulaire commun avec la signification d'un « Produit résultant d'un labeur considérable » confirme l'idée que cette innovation monastique a pu contribuer à forger et diffuser un sens nouveau au mottravail .À partir du XVe siècle, XVI e siècle, selon Georges LEFRANC [4] :Le mot commence à prendre l'acception que nous lui connaissons aujourd'hui (sens d'une activité productive).Les représentations marquent davantage la distinction entre « leLabor » (travail châtiment, peine au travail, conséquence du péché) et « l' Opus » (travail création, activité naturelle).Ainsi, « Au porche nord de la cathédrale de Chartres, six jeunes femmes, le visage voilé, loin du monde, prient, lisent ou méditent ; elles figurent la vie contemplative.
De l'autre côté, six autres jeunes femmes, représentant la vie active, travaillent la laine ; leur visage découvert sourit et traduit la joie. Chez elles, le travail semble avoir perdu tout caractère de peine. »
Puis, le terme « Travail » refoule progressivement les deux termes usités au Moyen Âge : Labeur et
Ouvrage.
Au XVI e siècle : Le travail signifie « Se donner de la peine pour ». Cette fois, l' artisan parait aux esprits novateurs de la Renaissance et de la réforme plus "utile" que le noble ou le
clerc .
Introduction
Définitions
Au sens le plus large, le travail correspond à toute activité humaine de production de biens et/ou de services. Le bricolage, les travaux ménagers, la toilette ou les devoirs scolaires entrent dans ce champ.
Dans un sens plus restreint, seuls les biens et services ayant une valeur pour autrui sont pris en compte. Ce périmètre inclut les travaux ménagers, mais exclut par exemple la toilette. Pour Henri Wallon (1879-1962), travailler c’est « contribuer par des services particuliers à l’existence de tous, afin d’assurer la sienne propre » [5]
Depuis le rapport Stiglitz , les économistes insistent sur le fait que le travail n'est pas seulement le travail rémunéré, l'activité productrice des
travailleurs : il comprend aussi le
bénévolat et le travail domestique.
Jacques Freyssinet sépare les différents types de travail en travail libre, travail salarié et travail forcé , dans le cadre d'activités marchandes ou non-marchandes [6] .
Dominique Méda (Le Travail, Que sais-je?) explique que la notion de travail est historique et que le terme actuel est le résultat de la sédimentation de trois couches de signification : le travail facteur de production (18ème siècle), le travail-essence de l'homme (début 19ème), le travail pivot de la distribution des revenus, des droits et des protections caractéristiques de la société salariale (fin 19ème). Ces dimensions contradictoires coexistent et fondent la diversité des interprétations du travail et des conflits sur la définition du travail.
Le travail forcé comprend l' esclavage, les corvées, et les peines de travaux forcés .
Dans le cadre d'activités marchandes, le travail libre est fourni par les
travailleurs indépendants.
Dans le cadre d'activités non marchandes, le travail libre comprend le travail domestique et le travail militant ; le travail salarié comprend les salariés des administrations publiques et des ménages .
Importance
Le travail et son corollaire le chômage sont des éléments importants de la situation économique d'un pays. Son statut est disputé, d'une vision faisant du travail un devoir moral (le travail éloignant le vice) et social (le bien-être collectif dépendant du nombre de travailleurs et de leur productivité ) à une vision faisant du travail une exploitation et une aliénation (le droit à l'oisiveté favorisant la vie de l'esprit).
Dans certains pays touchés par le chômage de masse, on rencontre également des revendications sous la forme d'un « droit au travail ».
Le travail est un élément important pour l'appartenance des individus à une société, ce qui explique le désarroi d'une partie des chômeurs involontaires.
Histoire
Antiquité
L' esclavage a été utilisé au cours de l' Antiquité pour accomplir les tâches les plus dures.
Du Moyen Âge à la Période moderne (
XIX
e siècle -
XX
e siècle)
En Europe occidentale , pendant le Haut Moyen Âge , le mouvement
monastique s'est fondé en grande partie sur le travail (voir Règle de saint Benoît ), donnant au travail un but de fraternité du point de vue communautaire et aussi d'épanouissement dans la participation au bien commun (pensé en rapport à la création divine).
Jusqu’alors le travail est un signe évident de servitude mais Benoît décide de le faire entrer dans l’éthique chrétienne permettant la plénitude de l’ opus dei . Les moines construisent une société chrétienne autant par le travail de leurs mains que par le travail de leur esprit. À la fois centre culturel voué à l’instruction des clercs et à la diffusion des rites officiels et entreprise économique, le monastère bénédictin connaît un succès considérable encouragé par les autorités politiques qui voient dans les ordres monastiques de fidèles alliés pour pacifier et réguler la vie sociale des royaumes barbares[7] .
Parallèlement au travail libre, existait le servage, lequel instaurait une obligation de travail pour les paysans envers leurs seigneurs. En France, le servage a quasiment disparu après la
guerre de Cent Ans , et, persistant localement, il a d'abord été aboli dans tout le domaine royal par Louis XVI (en 1779), puis définitivement pendant la
Révolution française .
Période Contemporaine (
XIX
e siècle -
XX
e siècle)
Elle est caractérisée par la généralisation du salariat.
Réglementation du travail
Article détaillé : Code du travail .
Article connexe : Déréglementation .
Les règles du travail sont déterminées par le Code du Travail et s'imposent aux employeurs comme aux salariés. Chacun se doit de respecter les lois et la réglementation du travail.
Il existe un certain nombre de règles ayant valeur internationale, dans les conventions de l' Organisation internationale du travail (OIT) ou dans le cadre du droit européen.
Le droit du travail s'est progressivement constitué sous pression du mouvement ouvrier avec l'élimination du travail des enfants , la lutte pour la baisse du temps de travail , pour l'amélioration des conditions de travail et la reconnaissance du syndicalisme.
En France , le corps de l' inspection du travail est chargé de veiller à ce respect, au besoin en faisant appel à la Justice. Employeurs ou salariés du privé peuvent aussi faire appel au
conseil de prud'hommes pour trancher un litige.
Critique radicale du travail
Certains refusent que le débat reste cantonné à la répartition du travail, et s'en prennent au travail en lui-même.
Paul Lafargue , gendre de Karl Marx, avait publié, à la fin du XIX e siècle, Le Droit à la paresse , où il faisait l'éloge en creux de l'appareil technologiquement automatisé de la production. Certains ennemis du totalitarisme du travail [évasif] avancent que la productivité a explosé au cours du XXe siècle, et que cela ne s'est pas répercuté sur la quantité de travail à fournir. Ils ajoutent que le travail moderne est généralement déconnecté de sa finalité : le travailleur devenant un simple rouage d'un système économique qui le dépasse, ironiquement exhorté à produire plus alors qu'il baigne dans la surproduction de superflu
[réf. nécessaire] et que nous consommons trop d'énergie par rapport à notre planète.
La critique radicale du travail a été théorisée de manière à chaque fois très différente par des acteurs aussi divers que Guy Debord (la fameuse armée de l'arrière travail de la société du spectacle qui disait « Ne travaillez jamais ! »), le groupe allemand Krisis (Le manifeste contre le travail ) ou
Serge La touche (pour les critiques des notions de croissance et de développem
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