Le Crédit mutuel est une banque mutualiste. Ainsi, contrairement à une banque commerciale constituée en société anonyme qui répond à ses actionnaires, le Crédit mutuel est responsable vis-à-vis de ses sociétaires. En parallèle d'une organisation bancaire traditionnelle, il existe une organisation politique qui vise à assurer la représentativité des sociétaires dans les différentes instances du groupe notamment au conseil d'administration et au conseil de surveillance.
Comme les actionnaires, les sociétaires apportent les fonds propres. Un sociétaire est propriétaire de parts sociales qui sont rémunérées à un taux fixé par l’Assemblée générale des sociétaires, associés et copropriétaires de leur Caisse locale. Contrairement aux actionnaires qui ont un droit de vote proportionnel à leur nombre d'actions, les sociétaires sont égaux lors des assemblées générales, un sociétaire égal une voix. Les parts sociales se distinguent en Part A, qui donnent un droit de vote, et en part B, simplement rémunérées. Fin 2009, les sociétaires détenaient 8,4 milliards d’euros de parts sociales (+ 29,6 %) dont la rémunération s’est élevée à 294 millions (+ 30 %), soit près de 35 % du résultat net du « noyau coopératif » qui comprend les Caisses locales et les Caisses fédérales 7.
Les fédérations et caisses fédérales du Crédit mutuel forment le deuxième degré de l'organisation du Crédit Mutuel. Les fédérations sont pour la plupart des associations de loi 1901 dont les statuts ne sont pas publiés. Les fédérations sont des entités politiques qui décident et mettent en place des stratégies, déterminent les grandes orientations et exercent un contrôle sur les caisses adhérentes. Chaque caisse locale doit en effet adhérer à une caisse fédérale qui gère sa trésorerie. Les caisses fédérales sont souvent des sociétés anonymes. Aux 18 fédérations régionales s'ajoute celle du Crédit mutuel agricole et rural (CMAR) qui exerce sur l'ensemble du territoire et qui s'adresse au marché de l'agriculture8.
La Confédération nationale du Crédit mutuelN 3, une association loi de 1901, est l'organe central du Crédit Mutuel. Elle le représente auprès des pouvoirs publics et assure la promotion et la défense de ses intérêts. Son conseil d'administration est composé à 80 % des présidents, vice-présidents et d'autres administrateurs des fédérations régionales, l'autre part se compose d'employés tels que les directeurs régionaux du Crédit mutuel9.
La Caisse centrale du Crédit mutuel, une société anonyme coopérative à capital variable, est l'organisme financier national. La caisse organise la solidarité financière du Crédit mutuel, elle conçoit et gère des services financiers pour les fédérations et autres entités du groupe. Son capital, plus de 120 millions d'euros fin 2009, est détenu par l'ensemble des caisses fédérales.
La Banque fédérative Crédit mutuel (BFCM), société anonyme, a été créée pour réaliser des opérations financières sur les marchés internationaux et permettre une croissance par fusion et acquisition tout en servant de banque de refinancement pour les caisses locales. Cette entité joue un rôle clef dans le fonctionnement du Crédit mutuel.
Outre les caisses locales, les fédérations et la caisse centrale, une structure de holding complexe s'est peu à peu mise en place. La banque fédérative Crédit mutuel (BFCM) est certainement l'entité qui a le plus de pouvoir financier dans le groupe. La BFCM a acheté les groupes bancaires CIC, Citibank (ex-filiale de CitiGroup en Allemagne), Cofidis. Suite à ces acquisitions le groupe possède des filiales dans des pays à la fiscalité accommodante (Luxembourg, Suisse, Liechtenstein, Monaco...). Par ailleurs la BFCM contrôle le groupe de presse EBRA qui publie entre autres Le Journal de Saône-et-Loire, Le Bien public, Le Progrès ou Le Dauphiné libéré. Le Crédit Mutuel possède aussi Le Républicain lorrain (Metz) et les quotidiens L’Alsace et Le Pays (Mulhouse)10. Cette diversification est rentabilisée par la promotion assurée par ces journaux aux actions du Crédit mutuel11,12.
Si l'activité des banques et assurances mutualistes est encadré par le droit et la régulation de l'état N 4, les sociétaires, malgré leur droit de vote, n'ont en fait un pouvoir que limité sur le fonctionnement et les prises de décisions face à une technostructure et une administration totalement maîtrisées par un pouvoir central : "la démocratie participative n'a que peu de consistance sur les prises de décisions dans les conseils"9. Aussi les salaires des dirigeants des banques et assurances mutualistes sont comparables aux salaires des dirigeants des banques et assurances cotées sur les marchés ; selon le journal Les Échos, le directeur général du Crédit mutuel aurait été le dirigeant de banque le mieux payé de France en 2008 avec un salaire fixe de 1 305 000€14.
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