- Les mises en commun des démarches et productions prennent-elles en compte les contributions de tous les élèves, y com¬pris des plus lents? Far ailleurs, quelles sont les activités prévues pour les élèves plus rapides?- Quelle est la responsabilité des élèves dans la gestion de leurs activités?- Dans quelle mesure le statut des activi-tés est-il différencié, entre les activités incontournables et facultatives? Les élèves lents peuvent-ils aussi bénéficier des activités dites «libres»?- Quels sont les repères fournis aux élèves pour gérer le temps? Qu'est-ce qui est mis en place pour aider les élèves plus lents à démarrer une activité, à organiser leur travail, à mener à terme la tâche?- Dans quelle mesure l’enseignant par- vient-il à privilégier des temps de régula-tion interactive (Allai, 1979) plus particu-lièrement destinés à ces élèves?- Quels modes de groupement des élèves organiser pour soutenir les activités des élèves plus lents?- Quel suivi des différentes progressions mettre en place? Avec quelle implication de l’élève?Il n’y a pas de dispositifs clés en main qu’il suffirait d’appliquer Chercher à considé¬rer les différents rythmes d’apprentissage demande un constant questionnement sur les situations d’apprentissage mises en place et les activités effectives des élèves Le but est d’optimaliser le temps de for-mation si possible pour tous les élèves, dans une perspective de régulation conti-nue des apprentissages (Perrenoud, 1997)Dans une école traditionnellement organi-sée en degrés annuels, le rythme lent d’un élève était sanctionné par une mesure de redoublement. Il sera intéressant d’obser-ver si le fonctionnement de l’école primai¬re en cycles va effectivement permettre de considérer les différents rythmes d’ap-prentissage autrement que par une déci-sion de maintien d’une année supplémen-taire dans le cycleUn problème de rythme, mais un problème pour qui?A l’heure où tout concourt dans notre société à la rapidité et à l’efficacité, le rythme lent d’un élève est souvent perçu comme une caractéristique négative II est vrai que celle-ci est souvent associée à des difficultés scolaires (Huberman, 1984), avec des impacts non négligeables sur les carrières scolaires Mais la lenteur d’un élève est-elle forcément à ranger dans la catégorie des défauts?«Comprendre, c’est lent», dit Albert Jacquard«Quand on est pressé, il faut savoir perdre du temps», reprend le dicton populaire Développer des démarches qui ne soientpas de simples reproductions nécessite parfois un cheminement long et labo¬rieux Le fait de devoir tâtonner, dévelop¬per une heuristique, remettre en question une procédure, reconsidérer le but de la tâche, concevoir une nouvelle démarche, chercher à contrôler la réalisation de son travail, consulter des ressources, etc , prend du temps. Cela permet surtout à l’élève d’entrer dans un rapport actif au savoir On peut se demander si une activi¬té rondement menée, sans tâtonnement aucun ni erreur, offre véritablement les conditions d’un nouvel apprentissage ou si elle ne fait que mettre en évidence les acquis des élèvesA mon sens, ce commentaire conduit à interroger les normes et les valeurs plus particulièrement privilégiées dans les classes En effet, dans quelle mesure les pratiques propres à chaque communauté classe attribuent-elles davantage de valeur, par exemple, aux productions per-sonnelles, aux démarches de recherche, à la réflexion, à la créativité, à la prise de conscience des apprentissages réalisés plutôt qu’à la rapidité d’exécution? Et, si tel est le cas, il importe encore de se pré-occuper de savoir si ces démarches péda-gogiques dites plus actives conviennent véritablement à tous les élèves (Perrenoud, 1995), y compris aux élèves plus lents
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