Lors de sa déportation Brodeck entre en contact avec la terrible violence de la race humaine, prête à tout pour faire disparaître l’étrange au sein de son univers. Brodeck vit alors l’humiliation, la souffrance causée par la haine profonde des hommes, leur peur de la différence, de l’étrangeté :Je sais comment la peur peut transformer un homme. Je ne le savais pas, mais je l’ai appris. Au camp. J’ai vu des hommes hurler, se frapper la tête contre des murs en pierre, se lancer sur des fils de fer tranchants comme des rasoirs. J’en ai vu faire dans leur pantalon, se vider entièrement, vomir, sortir d’eux-mêmes tout ce qu’ils avaient de liquide, d’humeurs, de gaz. J’en ai vu certains prier et j’en ai vu d’autre renier le nom de Dieu, le couvrir de sanies et d’injures. J’ai même vu un homme en mourir. Mourir de peur, alors qu’un matin il venait d’être désigné au petit jeu des gardes comme le prochain à être pendu (Claudel, 2010 : 270)Brodeck découvre que l’étrangeté peut devenir un danger pour celui qui en est la marque, lui-même en étant la victime.Mais Brodeck revient de tout cet enfer et doit faire face à une nouvelle marque de la cruauté humaine dans le ventre de sa femme, violée pendant son absence. Brodeck cherche à comprendre, à survivre :Pourquoi ai-je dû, comme des milliers d’autres hommes, porter une croix que je n’avais pas choisie, endurer un calvaire qui n’était pas fait pour mes épaules et qui ne me concernait pas? Qui a donc décidé de venir fouiller mon obscure existence, de déterrer ma maigre tranquillité, mon anonymat gris, pour me lancer comme une boule folle et minuscule dans un immense jeu de quilles? (Claudel, 2010 : 238)Les années passent et Brodeck rencontre cet étranger venu au villageL’Anderer. Par cette rencontre Brodeck revivra l’horreur passée au travers de l’horreur présente dans le destin tragique de L’Anderer.
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