Éléments de biographieNé en Écosse, Angus Deaton effectue ses études primaires et secondaires au Fettes College. Il poursuit ses études au Fitzwilliam College (Deaton deviendra fellow du collège) de l'université de Cambridge en Angleterre où il obtient un Bachelor of Arts, un Master of Arts, et enfin un Doctorate of Philosophy en sciences économiques.Deaton débute sa carrière à l'université de Bristol en 1976, en tant que professeur d'économétrie. Il reçoit ensuite, en 1978, la Firsch Medal attribuée par la société d'économétrie. Il quitte Bristol en 1983 et rejoint le département d'économie de l'université de Princeton en tant que professeur en relations internationales et en économie. Il acquiert par la suite la nationalité américaineEn 2015, âgé de 69 ans et enseignant toujours à Princeton, il est lauréat du prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel pour ses travaux basés sur la mesure économétrique fine des comportements individuels dans le domaine de la consommation et la pauvreté en relation avec le bien-être.Conceptions économiquesRevenu et santéDeaton explique, dans son livre intitulé The Great Escape: Health, wealth and the origin of inequality, que la corrélation qui a été observée — d’abord par Samuel H. Preston (en) en 1975 — entre des mesures de santé (espérance de vie, taux de petits poids de naissance, grandeur, etc.) et de revenu (PIB, etc.) n’est pas causale. De manière générale, la croissance du revenu ne contribue pas significativement à améliorer la santé. La hausse du revenu contribue à améliorer l’état de santé des populations et des personnes qui sont très pauvres dans la mesure où elle permet de se procurer les aliments nécessaires ou de l’eau potable. Cependant, l’espérance de vie s’est accrue d’environ vingt ans dans plusieurs pays (Bolivie, Honduras, Nicaragua) en l’absence de croissance économique importante ; et le taux de mortalité infantile a beaucoup diminué en Chine avant que la croissance économique décolle vers 1980, alors qu’il tendait à cesser de diminuer en Inde malgré l’accélération de la croissance économique au début des années 1990. En fait, plusieurs des améliorations qui peuvent sauver des vies ne sont pas très onéreuses, et ce qui a réellement permis d’améliorer les indicateurs de santé (par exemple d’augmenter l’espérance de vie de 12 ans au Sri Lanka entre 1946 et 1956), ce ne sont pas les ressources économiques comme telles, mais la « volonté politique et sociale d’aborder les problèmes de santé ». La relation apparente entre le revenu et la santé quand on considère différents pays est due à une « variation dans la qualité des institutions » ; et les écarts des taux de mortalité s’expliquent par « l'application des connaissances, en particulier par l'action gouvernementale ». Dans des pays qui étaient à des stades différents de développement, les mêmes connaissances médicales ont souvent eu des effets similaires sur le taux de mortalité ; et beaucoup des améliorations en matière de santé sont directement reliées à la capacité des institutions de mener des projets (par exemple, assainissement des eaux) et des campagnes d'information (par exemple, lavage des mains et utilisation du condom). L'implication pratique de cette étude est que les « maladies liées à la pauvreté » ne disparaissent pas avec la croissance économique, et que la meilleure manière d'en réduire le fardeau consiste à mettre directement l'emphase sur les enjeux de santé.Progrès et inégalités[modifier | modifier le code]Selon Deaton, « le progrès est un moteur d’inégalité (qui) creuse des fossés entre les gens qui dirigent le progrès — et donc qui en tirent avantage — et les autres ». Quand l'inégalité est temporaire, ce n’est pas un problème ; le problème survient quand les améliorations issues de la connaissance ou des technologies médicales ne profitent pas à tous, comme le taux de mortalité du cancer du sein qui est plus élevé parmi les femmes « noires » que chez les « blanches » (aux États-Unis). Ainsi, « ce qui est le plus préoccupant à propos des écarts de revenus, c’est qu'ils peuvent se transformer en inégalités politiques », alors que « des études ont démontré que les politiciens sont beaucoup plus attentifs à leurs concitoyens riches que pauvres ». Les économistes croient à l'optimum de Pareto, selon lequel le monde devient meilleur si le bien-être d’une personne s’améliore alors que personne n’y perd, mais « ils en adoptent une conception très étroite » quand ils trouvent normal que l’argent des uns soit utilisé pour miner le bien-être des autres, en termes d’accès à l'éducation publique ou aux soins de santé, ou qu’il y a beaucoup de dépenses militaires, et donc moins de ressources pour les programmes sociaux, alors qu'il faut payer des taxes et vivre dans un tel système. Par exemple, l'organisation des soins de santé aux États-Unis subit une perte importante dans ce qui est dépensé en rentes, qui ne profite qu’à un petit groupe et fait perdre à tous les autres.
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