pour rejoindre le lieu de retraite le plus insolite et complet dans son approche thérapeutique.
Il y a le spa qui s’est posé sur une île loin de tout et à laquelle on n’accède qu’en petit bateau – en barque, c’est encore plus humble, plus beau. Il y a celui qui s’est perché tout en haut, avec vue sur un grand canyon américain. Il y a celui qui est allé se blottir dans une forêt virginale, au cœur de la France. La plupart de ces lieux ont été pensés pour que leurs hôtes communient avec la nature et oublient la société consumériste qu’ils viennent tout juste de quitter. Ordinateurs, télévisions et téléphones portables, tous les gadgets qui relient la clientèle au monde moderne sont proscrits. Chaque jour, le corps passe des heures plus ou moins douces entre les mains de thérapeutes: enveloppements, bains, massages ayurvédiques, réflexologie, iridologie, watsu, shiatsu ou acupuncture. Suivi d’une irrigation côlonique, cette technique en vogue qui consiste à vider les intestins selon le même principe que le lavement subi avant une intervention chirurgicale (LT du 06.08.00). Le reste de la journée, la plupart des centres proposent des enseignements de techniques de relaxation «pour que les clients puissent continuer à faire des exercices une fois de retour chez eux», explique Lisbeth Strohmenger, codirectrice de La Clairière en France. Côté cuisine, le buffet méditerranéen, le triptyque croissant-beurre-confiture, le champagne, on oublie. Le pain et l’alcool, niet itou. Les curistes se contentent de trio fruits-légumes-poisson, de nourriture 100% crue, ou bien même uniquement liquide pour renforcer l’effet dépuratif des soins. Chaque adresse a sa formule diététique mais le léger et le bio sont de rigueur partout.
Née aux Etats-Unis, relayée très vite en Asie, la vague des detox a touché l’Europe plus récemment. En Suisse, quelques hôtels haut de gamme, comme le Lausanne Palace & spa, commencent à proposer des cures. Les centres médicaux aussi, à l’instar du Mirador Kempinski, avec les traitements biomoléculaires mis au point par le docteur Alex Ohlenschläger. «L’idée de se purifier découle assez naturellement de la recherche de perfection très présente depuis les années nonante. Le corps est devenu un instrument qu’il ne faut plus abîmer et dont il faut développer les facultés», explique Siska von Saxenburg, journaliste et auteur de L’ABC du Spa. L’ère du culte de la performance, du terrorisme de la malbouffe et de la chasse à la fumée aurait créé un terrain favorable au detox – «Il est en effet plus facile de se dire qu’on est gros, avachi et pas en forme parce que notre organisme est empoisonné par la pollution plutôt que parce que nous nous sommes laissés aller», analyse cette observatrice.
Passer une semaine à s’écouter respirer, sans blackberry, dans un décor inspirant, cela fait du bien partout, y compris à la tête. Mais est-il vraiment nécessaire de purger son organisme? Les curistes diront que oui. Ils se sentent plus légers. Le teint frais et les traits rajeunis. En pleine forme, quoi. «Se purifier le système digestif ne veut pas dire grand-chose, relativise Muriel Lafaille Paclet, diététicienne à l’Unité de nutrition clinique au CHUV. La notion detox me dérange un peu parce que je ne vois pas ce qu’il y a de toxique dans le corps à éliminer. On mange trois fois par jour et on respire depuis la naissance. Ce n’est pas en se mettant hors de notre vie courante pendant une semaine qu’on va remettre les pendules à zéro.»
Autrement dit, en attendant les méthodes miracles, prendre soin de son corps à l’année, notamment en mangeant des produits du terroir et des aliments non transformés, est encore le meilleur moyen de s’assurer une vie saine. Après la detox et sa parenthèse de pureté, bienvenue dans une vie 100% néo-spa?
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