C’est devenu une affaire plus diplomatique qu’audiovisuelle. L’actionnariat de la chaîne francophone TV5 est en effet menacé d’exploser en raison d’un certain nombre de mécontentements qui s’expriment au Québec, en Belgique ou en Suisse. Trois territoires francophones qui sont aussi actionnaires minoritaires de TV5 et qui ne se reconnaissent pas dans la réforme de l’audiovisuel extérieur de la France.On sait depuis un rapport de Georges-Marc Benamou, le conseiller de Nicolas Sarkozy pour l’audiovisuel et la culture, que TV5 a vocation à intégrer, comme RFI et France 24, une société holding baptisée « France Monde ». Au nom de ses intérêts majoritaires dans TV5, la France soutient l’idée que cette chaîne francophone peut s’inscrire dans le cadre de sa stratégie de rayonnement internationale.L’Elysée encourage donc des synergies entre les rédactions et les deux entreprises en répétant qu’il faut arrêter les guerres picrocholines qui amènent l’une à se battre au détriment de l’autre pour signer tel accord de distribution sur tel bouquet satellite. Le problème, c’est que les partenaires minoritaires de TV5 soupçonnent une instrumentalisation de cette télévision au profit d’un seul Etat.Fadila Laanan, la ministre belge de l’Audiovisuel a, par exemple, prévenu mercredi que si TV5 Monde était un outil de rayonnement franco-français, son pays préférerait claquer la porte. Idem pour la Télévision Suisse Romande, la TSR, qui a estimé que la nouvelle gouvernance proposée par la France était peu compatible avec le principe d’autonomie de la chaîne. Gilles Marchand, le directeur de la TSR a, lui aussi, menacé de remettre en question sa participation dans TV5 tout en précisant qu’une sortie de la chaîne n’était qu’une issue ultime. Enfin, le Premier ministre du Québec, Jean Charest, a eu un langage plus diplomatique à l’issue d’un entretien avec son homologue François Fillon en rappelant son attachement « très très profond » à la télévision francophone telle qu’elle existe aujourd’hui.Le Quai d’Orsay devra maintenant déployer beaucoup de subtilités pour montrer à ces pays amis que la francophonie audiovisuelle n’est pas compromise par un tel projet de réforme. Un Quai d’Orsay dont le ministre Bernard Kouchner n’est d’ailleurs pas tout à fait sur la même longueur d'onde que le chef de l’Etat à propos de France 24. Pour le président, cette chaîne qu’il appelle « France Monde » devrait se contenter de parler français, quitte à être sous-titrée, plutôt que de se décliner en langues anglaise et arabe. C’est sans doute cette francophonie là qui intéresse Nicolas Sarkozy.
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