l:i prise en compte des rythmes différents des élèves Cet article se propose d’abor-der quelques éléments de cette probléma-tique dans le cadre de l’enseignement sco¬laire ordinaire Sans nier la question primordiale du dépistage dans les classes, la lenteur d’un enfant relevant de troubles qui nécessitent des mesures particulières, n’est pas discutéeUne question de temps et de rythmeA l’école, plusieurs types de temps fonc-tionnent simultanément (Charnay, 1995): le temps de la scolarité marqué par la succession des décisions de certification d’un degré ou cycle à l’autre, le temps d'enseignement localement sous la res-ponsabilité de l’enseignant mais globale-ment contraint par des textes officiels et le temps d'apprentissage propre à chaque élèveReconnaître que les élèves n’apprennent pas les mêmes choses au même moment, de la même façon, ni au même rythme, c'est aussi admettre que le temps d’ensei-gnement qui s’adresse dans la plupart des cas à un groupe collectif d’enfants ne peut être assimilé au temps d’apprentissage. Dès lors se pose la question de savoir com¬ment organiser les rythmes d’enseigne¬ment qui considèrent les rythmes réels des apprentissages individuels.La mise en place de cycles d'apprentissageLe concept même de cycle d’apprentissa-ge renvoie à la notion de temps. Conçu comme une entité unique résultant de la usion de plusieurs degrés annuels adja-cents (Perrenoud, 1998), le cycle offre un espace temps de formation plus grand entre chaque décision relevant de l’éva-luation certificative. Cette durée de for-mation qui a doublé, voire quadruplé dans certains cantons, devrait fournir des c°n itions structurelles plus favorables à une gestion plus souple de la progression «es apprentissages des élèves. ans une logique de cycle d’apprentissa-ge, les activités d’enseignement ne s’orga¬nisent plus obligatoirement en fonction de la succession des programmes annuels, mais plutôt en fonction d’un ensemble d’objectifs à atteindre en fin de cycle Ainsi, chaque élève devrait pouvoir pro¬gresser en fonction de ses caractéristiques propres et non plus s’adapter aux contraintes d’une progression instituée et identique pour tous Toutefois, la seule mise en place des cycles d’apprentissage est insuffisante A cette modification structurelle doivent s’associer desmesures de différenciation pédagogique qui, tout en prenant en compte les diffé-rences interindividuelles, visent à garantir à tous les élèves l’atteinte des objectifs fondamentaux.Que devient l'élève lent dans une logique de cycle d'apprentissage?Les résultats d’une enquête menée auprès d’une trentaine d’enseignants primaires vaudois mettent en évidence que le fonc-tionnement en cycles d’apprentissage est fréquemment associé à l’idée que les élèves disposent de davantage de temps pour apprendre (Mottier Lopez, 2000). Dans cette optique, cela signifierait que notre élève lent peut désormais progres¬ser à son rythme sans trop se soucier du temps d’enseignement et du temps de la scolarité On se rend très vite compte que cette position n’est pas tenable, sans prendre le risque d’accentuer les écarts entre les élèvesL’enjeu véritable est de trouver des modes de gestion différenciée de la progression des élèves lents - mais aussi des plus rapides - avec des situations d’enseigne¬ment et d’apprentissage adaptées, mais qui toutes tendent vers la maîtrise des objectifs fondamentaux sur un même espace temps de formation (Allai, 1995; Perrenoud, 1997) Autrement dit, comme le précise un enseignant qui a participé à l’enquête, c’est «plus de souplesse pour la différenciation et non pas plus de temps» que le cycle cherche à offrir..L. Allât (1979) Stratégies d'évaluation for¬ma tive: conceptions psychopédagogiques et modalités d'application. Dans L. Allai, j, Cardinet et P. Perrenoud (Eds), L'évaluation formative dans un enseignement différencié (6e éd., pp.. 153-183) Berne: Peter Lang.L, Allai (1995) Un détour peut-il être un rac¬courci? Quelques conclusions clés des recherches américaines sur les écoles «sans degrés». Genève: Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation,R. Charnay (1995). De la diversité. Rencontres pédagogiques, chacun tous diffé¬remment, différenciation en mathématiques au cycle des apprentissages, 34, 9-29.M. Huberman (1984). Méthodes actives et autonomie des élèves, résultats de la septième année de recherche dans les classes enfan¬tines et primaires Université de Genève, Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation.L Mottier Lopez (2000) Vers une construc¬tion collective du fonctionnement en cycles, Deux points ouvrez les guillemets, Revue de formation et d'échanges pédago¬giques, 10, 2-5P. Perrenoud (1995). La pédagogie à l'école des différences■. Paris: ESF Editeur.P. Perrenoud (1997). Pédagogie différenciée: des intentions à l'action. Paris: ESF Editeur,P, Perrenoud (1998) Cycles d'apprentissage et gestion des établissements scolaires: la régulation des interdépendances entre ensei¬gnants. Université de Genève, Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation,Concrètement, qu'est-ce que gérer la différenciation?Il est impossible de développer ici la diver¬sité des dispositifs pédagogiques qui parti¬cipent à une gestion plus souple des pro¬gressions différenciées des élèves, en l’occurrence celles des élèves lents Mais tentons quelques questions qui interro¬gent les pratiques:- Toutes les activités, ateliers, fiches, exer¬cices, etc., sont-ils indispensables à tous les élèves? Sinon, quelles activités sont les plus optimales? Pour qui? En fonction de quels objectifs? Pour quel suivi formatif? ~ Les élèves lents ont-ils la possibilité de terminer la tâche entreprise ou leur est-il fréquemment imposé de «passer à autre chose»? Avec ou sans surcroît de devoirs àdomicile? ta a a
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